Tout ce qu'un goéland peut nous raconter

L'année passé était la dernière fois où je me suis rendu à Oostende. Je savais alors qu'Osama Bin Laden était certes mort. Je ne voyais plus aucun pigeon autour de sa planque. Que des goélands. D'ailleurs, j'évite Oostende aussi parce que les automobilistes doivent y payer même un jour de fête pour garer sa bagnole.

Et voilà qu'aujourd'hui, ma femme et moi avons pris notre journée annuelle à la mer. À nouveau, la plage était vide, pratiquement pour nous seuls. Du soleil et un peu de vent, c'est tout ce qu'il nous faut pour une journée à la plage. Les pauvres types qui ne supportent pas le vent traînaient ailleurs. Je disais: la plage pratiquement pour nous seuls. Car en effet, un goéland s'approcha de nous. Oh, non, pas directement. Il sauta un peu à gauche, puis à droite, déploya ses ailes, se piqua une tête en l'air, descendit, etc. pour s'approcher de nous.
"Goéland", lui dis-je, "quelles nouvelles apprenons-nous à votre sujet? Vous oserez nous attaquer?" "Haha", répliqua le goéland, "tu les as appris aussi? Va-t-en. Nous n'attaquons personne. C'est vous qui nous rendez la vie impossible. Regardez la jetée-promenade, combien il y a d'oiseaux!"

Nous regardions et voilà qu'au pied de la jetée, il y en a plein. "Tu ne les rejoignes pas?" "Bof, laisse-moi vivre ma vie," dit le goéland. "Je suis assez individuel. Les autres goélands sont plutôt inspirés par le modèle des Polders, un peu hollandais sur les bords, tu vois. Mener l'action ensemble. Mais voilà que la plupart des gens ont la tête montée contre nous. Par des politiciens! Seule cette artiste un peu fofolle mais très chouette qui vit à Oostende nous défend. Au moins elle a compris de quoi il nous s'agit".  
Charlotte Mutsaers!

J'ai failli crier son nom. "Je crois qu'elle s'appelle ainsi," dit le goéland. "Zut alors", répliqua-je, "je voudrais te donner quelque chose à manger mais j'ai les poches vides."

"Ce n'est pas grave," dit le goéland, "pourvu que tu fasses savoir que ces emmerdeurs de pêcheurs vident la mer au point où il ne nous reste plus rien. Et qu'on nous n'en veuille pas mais qu'on s'adresse à la Commission européenne". Et il s'envola avec noblesse, en laissant un cri de mouette.



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