Les identités décollées de leur carte

C'est impensable mais pas impossible. L'impensable devient possible dès que l'on arrive en Belgique. J'y pense et puis j'oublie? Voilà ce qui arrive à tout le monde. Je n'y pense pas et puis le voilà? Cela n'arrive qu'en Belgique.

Tous les Belges disposent d'une carte d'identité, elle est même électronique. Certains Belges disposent, en outre, d'un passeport. Souvent, en Belgique, des gens me demandent mon passeport. Je réponds alors: nous sommes ici en zone euro, pourquoi alors me demandez-vous mon passeport?

Cela vous arrive aussi, sans doute, sauf que cette réponse manque. Vous pouvez l'utiliser, sans payer de droits d'auteur. D'accord? Allez-y.

Mais que l'on veut nous coller, au Nord, une autre identité que celle reprise sur la carte d'identité, c'est impensable. Et cela se passe tout le temps, et de tous les côtés. Un de mes amis (sur le grand livre des belles gueules – facebook, et ailleurs), Dirk VB, a fini par se prendre pour et s'afficher comme Maori. Je vous en raconte quelques détails.

Dirk est poète et avant tout grand-prêtre en poésie et licencié en philosophie. La semaine passée avait lieu à Mechelen une grande soirée débat de la radio première chaîne VRT sur notre identité. À cette occasion, Dirk, qui a une réputation de gauchiste, avait publié dans le journal de Morgen, qui avait une réputation de gauchiste, une 'opinion' sur notre identité. Notre? Identité? Environ un quart des francophones belges ne m'ose plus adresser dans le style: toi, flamand, ou encore: vous, les flamands… Je les oblige à respecter mon identité de Belge (membre combattant et combattif de la communauté française de la Belgique et d'ailleurs d'ailleurs) entre parenthèses parce qu'il n'y a pas assez de place sur ma carte d'identité.

Or, j'avais écrit à Dirk, sur le grand livre des belles gueules, qu'il avait beau 'remplir autrement la notion de Flamand, en obligeant les Belges Geert Van Istendael et P'tit Tuyman, à devenir Flamands, que cela ne change rien. On est Belge. Est Flamand celui qui le veut, ne l'est pas, celui qui ne veut pas. Et Dirk de répondre qu'on n'a pas le choix. Et moi de nier cette liberté imposée.
Et voilà que la photo qui accompagnait Dirk sur le grand livre des belles gueules avait changé. On ne reconnaît plus Dirk. On y voit une espèce de Schwarzenegger maquillé de couleurs de guerre.

Je lui demandais ce qui lui arrivait? Il m'a répondu: j'avoue, je suis Maori.

Zut alors, Joe, pourquoi recherchent-ils tous une identité décollée de leur carte d'identité? Et pourquoi en Wallonie, on n'a pas bougé, ni crié à l'indignation ni à l'humiliation quand le président du parlement belge du nord, Peumans, lors de la journée mondiale des compliments, avait complimenté – je cite – le peuple wallon.
Depuis quand existe-t-il un peuple wallon?

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