Pourquoi ailleurs, d’ailleurs?



J’étais, récemment, ailleurs, en France, dans le Midi, d’ailleurs. Pas en mission, ni en vacances, simplement en visite de famille. Au sens large, alors? Je sais que vous, le lecteur, avez du mal à me suivre. Eh bien, non, pas au sens large.
Après avoir passé le tour obligatoire de la blague des frites – aucun peuple ne reconnaît plus l’identité belge des frites que les Français! Pour les moules, ils ne sont pas aussi unanimes – un des cousins s’assit plus fort sur sa chaise, me regarda droit dans les yeux, inspira fort et puis relâcha: “Dis-moi, est-ce que tu es flamand?”

Je ne suis pas tombé de ma chaise.

C’est que j’ai résolu ce problème il y a longtemps. Ma réponse était donc: non!

Je n’irai pas plus loin, ici. Je l’ai fait ailleurs. Je n’étais donc pas en mission, en route pour le pied des Pyrenées, ou l’écrivain belge, Nicolas Ancion, dont j’ai traduit quelques livres, s’est retiré. Eh oui, il y a des Belges, Sire, qui se retirent. Nicolas ne veut plus qu’on lui demande à droite mais surtout à gauche pour qu’il s’engage dans la vie communautaire, qui, au sud de la Belgique, n’est autre que politique.

Ainsi, j’arrive, à nouveau, à la politique, belge bien sûr. Je vous ai expliqué, cher lecteur, tout comme j’ai expliqué à mes amis à Amsterdam, que le problème politique belge n’est pas communautaire ni linguistique. Il est dû à la hégémonie, au sud et au niveau fédéral, du Hesbollah, le parti de Dieu (actuellement, d’Elio ‘Dieu’ Rupo). En effet, c’était le président de l’époque, Guy Spitaels, qui avait transformé le Parti socialiste en Parti de Dieu, en prenant des allures ultra-papales. Le Hesbollah règne en plus fort au sud et au niveau fédéral. Il a réussi à bloquer la réforme de l’administration fédérale belge.

Vous savez tout cela mais savez-vous pourquoi?

Parce que le Hesbollah, s’il faut croire ce que certaines personnes liées au MR m’ont confié, est devenu l’incarnation du modèle belge. Attention: la Belgique, selon ce modèle, n’est pas un pays. C’est une construction, qui permet de vivre une vie de rentier sur le dos de l’autre, en l’occurence ‘de hard werkende Vlaming’. Or, ce dernier a enfin répondu, après bientôt 200 ans de colonisation. Il répond: “Nu is het genoeg. Dat moet hier veranderen”. Comme partout ailleurs, le Hesbollah est conservateur et répond: “Er moet hier niets veranderen”.

En attendant et sans attendre, quelques Francophones belges ont déjà cherché domicile ailleurs. J’ai cité l’écrivain Nicolas Ancion mais vous en connaissez sans doute aussi. Qui, d’ailleurs, ne connaît pas Béatrice Delvaux, jusqu’il y a peu rédactrice en chef du Soir, dorénavant écrivaine et habitant en Flandre, à Dilbeek, d’ailleurs? Cela doit suffire pour aujourd’hui.

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