Une journée particulière
Cette journée s'est avérée inoubliable. Quand j'y pense! Il y a vingt-cinq ans de cela. J'étais déjà essayiste et poète et je voulais essayer une vie d'artiste moins dure, question de prouver que c'est possible. Yes, we can!
Nous pouvons être artistes et avoir une vie moins dure.
À cet effet, et après un coup de fil dans ma direction, je m'étais fait engager dans un cabinet ministériel et me trouvai d'un jour à l'autre sorti de la pauvreté, de la vie dure, rue de la Loi à Bruxelles.
Il y en a qui croient que l'artiste est quelqu'un d'asocial. J'ai prouvé, à maintes reprises, le contraire. Je connaissais donc assez vite ét le Ministre ét son chauffeur. Je n'ai pas tendance à faire trop de distinction entre les fonctions et surtout entre les grades. On est tous nés à poil et un jour, on y retourne.
Le jour en question, je me dirigeais vers la sortie et remarquai une nouvelle voiture, d'une marque française bien que hollandaise d'origine, dans la version hyper de luxe.
"Où vas-tu, Marc?" me demandait le chauffeur, sorti du coup de je ne sais où. Je me rendais à l'autre bureau du Ministre, de l'autre côté du Parc, qui n'est autre que la parc royal. "Attends, je t'amène. Profitons-en pour faire une blague." Il allait téléphoner – le téléphone portable n'existait pas encore en version de poche, nos poches se contentaient de livres – et bientôt deux motards apparaissaient devant la porte pour nous escorter. "Tu vois, cette voiture, nous l'avons à l'essai. Le Ministre a besoin d'une nouvelle. Or, je dois aller au Palais mais je dois faire un tour question de tester la bagnole."
On faisait donc le tour du quartier, escortés et tout, pour arriver un quart d'heure plus tard de l'autre côté du Parc, au palais royal. Le chauffeur y entra par l'entrée des artistes, portique peu visible dans le long mur de gauche. Puis, il me déposa quelques centaines de mètres plus loin, dans la même rue.
Nous pouvons être artistes et avoir une vie moins dure.
À cet effet, et après un coup de fil dans ma direction, je m'étais fait engager dans un cabinet ministériel et me trouvai d'un jour à l'autre sorti de la pauvreté, de la vie dure, rue de la Loi à Bruxelles.
Il y en a qui croient que l'artiste est quelqu'un d'asocial. J'ai prouvé, à maintes reprises, le contraire. Je connaissais donc assez vite ét le Ministre ét son chauffeur. Je n'ai pas tendance à faire trop de distinction entre les fonctions et surtout entre les grades. On est tous nés à poil et un jour, on y retourne.
Le jour en question, je me dirigeais vers la sortie et remarquai une nouvelle voiture, d'une marque française bien que hollandaise d'origine, dans la version hyper de luxe.
"Où vas-tu, Marc?" me demandait le chauffeur, sorti du coup de je ne sais où. Je me rendais à l'autre bureau du Ministre, de l'autre côté du Parc, qui n'est autre que la parc royal. "Attends, je t'amène. Profitons-en pour faire une blague." Il allait téléphoner – le téléphone portable n'existait pas encore en version de poche, nos poches se contentaient de livres – et bientôt deux motards apparaissaient devant la porte pour nous escorter. "Tu vois, cette voiture, nous l'avons à l'essai. Le Ministre a besoin d'une nouvelle. Or, je dois aller au Palais mais je dois faire un tour question de tester la bagnole."
On faisait donc le tour du quartier, escortés et tout, pour arriver un quart d'heure plus tard de l'autre côté du Parc, au palais royal. Le chauffeur y entra par l'entrée des artistes, portique peu visible dans le long mur de gauche. Puis, il me déposa quelques centaines de mètres plus loin, dans la même rue.
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